Tout le monde sait toujours mieux que moi ce que je dois faire et quand je dois le faire et même parfois aussi ce que je dois ressentir face à telle situation. Je suppose que tu as aussi cette impression par moment. Que ce soit sur les réseaux sociaux, les médecins, les amis, la famille…… Chacun sait exactement à quel moment ton deuil doit être fini et comment tu dois le faire, que c’est le moment de te séparer de ton conjoint, que tu dois quitter ton travail, avancer plus vite ou au contraire ralentir, laisser telle ou telle chose derrière toi, travailler sur tel problème et aussi de quelle façon le faire, à quel moment tu dois avoir surmonter telle épreuve, ce que tu dois ressentir face à ce qui t’arrive… Ces injonctions, avis et jugements sont épuisants et surtout contraignants. L’impression de ne pas être libre d’être soi-même, de devoir se conformer à une image de ce qui est juste de faire…
Quand ça arrive, je ne me sens pas soutenue, j’ai la sensation qu’on ne me comprend pas, qu’on n’écoute pas ce que je dis, ni mes ressentis, ni mes envies.
Dans les moments difficiles, je ne cherche pas un avis ou quelqu’un qui me dit ce que je dois faire et si c’est le bon moment pour moi ou non, je cherche juste à partager ce que je vis avec des personnes que j’aime. Et finalement aussi du soutien même si, au fond, je sais bien que le soutien je peux me l’apporter moi-même. Mais j’ai cette part de moi qui doute de ce que je pense, de mon intuition, de ce qui devrait être juste alors je vais chercher des avis extérieurs pour me rassurer. Mais les avis sont tous différents et ne m’aident pas la plupart du temps, au contraire ils rajoutent encore des doutes.
Avec le temps, j’ai appris à me fier de plus en plus à mes ressentis, à ce que je pense même si c’est différent de ce qu’on attend de moi ou de ce qui doit être fait selon la société. Quand on me dit « oh mais pourquoi tu n’as pas encore fait ça…. », je réponds simplement parce que ce n’était pas le moment pour moi. Parfois à ce moment-là, j’ai droit au jugement, aux réflexions mais je m’en fous parce que ce qui compte c’est que je fasse les choses comme moi je les sens. Je choisis de ne pas me laisser envahir par les doutes et les avis des autres. Ce n’est pas toujours évident mais si je le fais en conscience, j’arrive à éloigner les doutes qui ne m’appartiennent pas.
J’avance à mon rythme, un pas après l’autre et oui ça ne convient pas à tout le monde. Et alors ? Des fois, les choses iront vite, la décision sera prise instantanément ainsi que l’action qui en découle. D’autre fois, j’aurai besoin de plus de temps entre la décision et l’action qui en découle. Et parfois, j’ai juste besoin de prendre le temps de vivre ce que je traverse ou d’intégrer ce qui s’est passé. Il n’y a pas d’action, mais juste un état d’attente et ça me convient parce que c’est exactement ce que j’ai besoin. Pis d’autres fois, j’aurai besoin d’intégrer ce que je vis en mettant en place des actions et en l’ancrant. Je ne décide pas de combien de temps va durer ce que je ressens à la suite d’un bouleversement, ni de ce que je vais ressentir, ni de comment je vais le vivre, je décide simplement de laisser faire et ça prend le temps que ça prend. Je ne me justifierai plus par rapport à ça.
Personne d’autre que moi ne sait quel est le bon rythme et l’accepter c’est me respecter.
Je sais que des gens ne comprennent pas car ils veulent que tout aille vite et que c’est comme ça qu’il fonctionne et c’est très bien pour eux. D’autres personnes, vont fuir ce qu’elles ressentent car elles ne sont pas prêtes à le vivre et elles en ont le droit. Chaque personne a son rythme pour chaque situation et c’est important de s’en rappeler. Ce qui marche pour quelqu’un ne fonctionnera pas pour une autre personne. Nous sommes tous uniques alors j’ai envie de t’inviter à respecter ton rythme et finalement aussi celui des autres en te permettant de vivre les choses comme tu le ressens et eux aussi.
